dimanche 18 octobre 2009

Ce matin de Juillet

J'essaie d'exister mais je n'y parviens plus.
J'ai tenté de corrompre l'inexorable, de conjurer l' inéluctable. Pour sauver les liens.


Pendant que le temps, assassin des douleurs et désarmant les détresses puisait dans les mots de la mort en exposant sa souveraineté du pouvoir de guérisseur, sa face cachée rongeait la chair nouée des liens. Un travail que je découvris à mon désespoir qu'il était autonome et intouchable. Je n'ai pû mais m'acharne encore à certains virages de mes pensées à trouver le plus infime espoir de rebondissement à ce film asphyxiant. Le temps est, hélas, arrivé à l'ultime des liens ; le mystérieux et surtout le plus unique. Celui qui retient tout et qui révèle qu'il ne peut rien expliquer de ce qu'il définit, sans précédent dans le passé. Notre passé. Ou plutôt celui de Imgene, et le mien, distincts. Lui et moi désormais excommuniés par, et de, la conjugaison à la première personne du pluriel.
Nous, une entité personnelle créée en première place des pluriels, fait de deux singuliers.

Je suis seul face à cette artère vitale de mon histoire avec Imgene, et je réalise que je fais face à l'histoire unique qui ne créera aucun précédent dans ma vie, ne se couchera pas sous des futures comparaisons, ou ne s'affadira pas à côté d'une nouvelle exception amoureuse.
C'est l'histoire qui ne doit pas s'arrêter, parce-que quelquechose de nous-même n'y survit jamais.


Aujourd'hui je tremble d'être allé là où la création n'a pas de passé, où ce qui surgit se reconnaît du passé immémorial des légendes et divinement n'en porte ni stigmate ni trace. Une passion qui ne s'est détruite que parce-que la vie se dépassionne pour elle-même.
Imgene restera unique, je ne me laisserai pas en faire un précédent.
Ce dernier lien que je sais voué à disparaître quand le temps le choisira - ce temps oublieux de partager certains de ses mécanismes d'agenda - est une terminaison des plus nerveuses terrifiée de se découvrir. Car sans en arriver là comment aurais-je découvert que le départ d'Imgene me ferait tourner sans répit autour d'une même pensée: ce ne peut pas être réel, cela n'est pas?
Je vois se terminer l'obsession douloureuse et commencer l'autre vertige du chagrin : l'immobilité pensive dans le néant de l'autre.
Tout ici n'est question que de contre-volonté. Imgene m'a quitté. Je n'ai rien décidé, ni même accordé. Rien ne provient de mon désir. Il me faut donc tout voir se défaire en spectateur amer et seul, surpris dans l'arène des drames communs.


Ce matin sont arrivés les instants. Ceux que je redoutais.
Ceux où l'on cesse de se débattre et où l'on se voit partir à notre tour. Ces instants comme des fractures dans la volonté encore battant la mesure pour continuer. Je sens que je suis maintenant incapable de faire rejouer en moi les vibrations extraordinaires que l'on avait quand l'autre... avec l'autre... le goût de cette vie inégalée. Et je sais bien le caractère définitif de cette sensation.
Le temps à venir et l'espace n'existent plus parce-qu'ils sont déjà derrière soi et qu'il y a dans cela beaucoup de nous-même. Nous sommes à l'arrière de nous-mêmes, contemplant sans morgue ni vie notre dos.
L'amour et l'union ne supportent pas de perdre sa pile, ou la face. Transformés en souvenir, en ombre vague de leur gloire, ils s'amoindrissent et se tordent jusqu'à ce que n'en sortent que des anecdotes factuelles - poison de nostalgie -, des récits, des souvenirs épars. Piètre fin qui remet en cause l'excellence ou son ombre de doute.

On ne trouvera des liens et de l'amour que des images dispersées. Des images auxquelles il faudra sans cesse redonner un sens et un foyer. Des faits orphelins de l'histoire sans continuité entre eux, perdant leur cohérence d'action et leur suite logique. Voilà ce qui errera à jamais sur la place du pluriel singulier où l'on se tenait unis...
Quel féroce constat, triste et effroyable. On finit toujours pas partir, même si l'on était celui qui reste. Celui qui reste, d'abord réellement puis en apparence, vient aussi à quitter l'histoire et les liens, le sentiment et la reconnaissance.

A chaque lien qui se décroche la violence efface derrière moi sa trace, et aimante mes pas de plus en plus loin dans la dissolution de ce qui était. Ici pas de mur du son tonnant ni de bang supersonique. C'est le monde de l'abdiquation, de la modification de l'existence en disparition, qui claque parce-que voilà, on y est entré. Ces liens éructent dans le vide laissé par ce passage à l'acte là. Le plus insupportable à vivre et à franchir : la transformation du vivant, du continuel, en souvenir. Cet en-cours que nous ne voulons lâcher...




J'étais dans ce brasier sans fin qui consumait mes jours et mes nuits, assujetissait ma pensée et tordait la volonté de me relever quand je me vis voguer impuissant et atrocement calme vers le moindre et l'abandon des liens. Je préférais les brûlures et les engelures que provoquait la pensée de l'absence irréversible d'Imgene, l'écartèlement de ma raison et de mon existence sentenciés par le manque. Je préférais la torture de son départ, et ma lutte désaxée pour ne rien abandonner, à ce qui m'attendait ce matin.
Ce temps où l'on ne sent plus vraiment comment était cette douleur qui vous tient des heures au réveil plié dans un lit que vous souhaiteriez barque exilée à la dérive loin de la réalité. Ces funérailles auxquelles chaque réveil vous ramène en vous broyant le souffle pour vous empêcher de sortir. Mais des funérailles où vous êtes le seul à entendre le défunt se débattre dans son cercueil en vous suppliant de croire qu'il est bien vivant.
Aujourd'hui les mains toujours liées par l'impossibilité de réaliser que je serai, en surface comme en profondeur, sans Imgene m' immobilisent sans heurt ni va-et-vient sournois. Et rien en moi ne bouge pour un sauvetage. C'est un fracas, un cataclysme dans l'esprit et le corps qui ne gardent que le phénomène de l'écho comme évènement.
Je suis témoin et acteur de cette douleur et pourtant aujourd'hui je n'en reçois qu'un écho.
Et c'est bien cela le pire.
Quand la douleur et son hurlement vous détache à ce point du champs de votre propre bataille...

dimanche 9 août 2009

Avant

Il fallait défricher nos ténèbres et nos visages, avancer dans la forêt aux parfums vénéneux, branches écorchantes de notre solitude. Il faut se supporter indéfiniment. Sans acte et évènement nous ne sommes plus. Etres inagissants. Mais à l'abri de rien, et surtout pas de l'horrible question. Quel était mon choix? Quel était l'évènement? Elle était tombée dans l'abstrait des incertitudes concernant ma relation avec I, en prenant soin de ne faire rebondire aucune volonté de concrétiser des synthèses ou conclusions. J'en avais fait mon grand échec. Mais j'allais d'échec en échec. Plus grands ils étaient, plus ils étaient mes annulations de vivre. Mes vie-nulle. J'étais alors dans l'impossibilité réconfortante, impossibilité totale et sans retour, d'être quelquechose, d'être en-vie. Ennui de vivre, fuyant les contingences aussi bien de l'existence que de la rencontre avec les autres. Une exilée de l'histoire, de toutes les autres. Tout basculait.
Il l'avait dispensée de vivre. Il me fallait maintenant m'élever de la fosse à cadavres de mes vies. Retrouver le goût du concret, et comprendre ma condition. Réduite, à ce point de départ, à la catégorie des hors-cadre, en-plus, vissée à l'anéantissement.
Tout se passa au mileu des portes disparues et des voies imprévues.

We had to clear our Darkness and our faces, muscle forward into the poisonly perfumed forest, grazing branches of our solitude. We have to stand ourselves indefinitely. Without act and event we are no longer. Un-acting beings. But sheltered from nothing, and above all not from the terrible question. What was my choice? What was the event? She was fallen into the abstract of the uncertainties regarding my relationships with I, taking care to not to make rebounce any will to materialize some synthesis or conclusions. I had made of that my big failure. But I went from failure to failure. The greatest they were the most they were my cancellations to live. My life-nil. So, I was in the soothing impossibility - totale impossibilty and without comeback, to be something, to be in-life. Boredom to live, running away the contengencies of exitence and of the meeting with the others as well. I was an exile of the Story, of the other ones. Everything was stagerring.
He had exempted her from living. I needed now to rise from the corpse pit of my past lives. To find back the taste for the Concrete, and understand my condition. Reduced, at this jump-start, to the out frame grade, in-plus, glued to destruction.
Everything happened in the middle of disppeared doors, and unpredicted ways.

Douceur cruelle

C'est un peu comme la mélancolie attentionnée d'une rêverie en mouvement. Tout ce que je suis, et non pas qui, n'est pas plus qu'une voix douce. La réflexion est partie s'étendre, yeux clos mais toujours lévés, même quand ils ne peuvent plus voir. Je ne me sens plus appartenir à quoique ce soit, et plus rien ne m'appartient. Quelques notes très distantes et éthérées. Elles sont détachées et claires, non solennelles. D'anciennes cordes enlacées à de diplomates tintements.Un mouvement apparaît.
Tu n'as pas les compétences pour le différencier des battements du coeur qui pleurent. Tout ce que tu avais était des intuitions. Certaines douceurs se meuvent, émeuvent. Elles enseignent le sens de l'insondable. Plus profond encore. Une chute abyssale dans des bras que nous ne reconnaissons pas. Personne ne flotte. Ce n'est pas la matière en question. Ces douceurs sont des après-coups. L'acceptation de la naissance des souvenirs. Ils scellent un temps terminé. Et ils jouent des notes tendres. Pleurer ou pas, rien n'est requis maintenant. Et si nous flottons c'est plutôt un vol parmi tous les moments qui, désormais, seront des souvenirs clos dans une histoire. D'une histoire.

samedi 8 août 2009

Eve

Siloë,
I blame you not to surpass yourself.

The seconds see the Newness in.

Apokalipto

L'arrachement insoutenable revenait presque toutes les nuits. Quatre heures du matin, le regard effaré de voir la vivacité des douleurs somnambules. Quelquechose s'amusait à égorger l'oubli, et à le dénerver à vif. Tout s'inverse et se désorganise sous la douleur. La peine m'anéantit, et me laisse là, humiliée par l'absence. La nuit n'était plus, ni son exécution. Et la chambre me rendait mon sommeil. La lâcheté transforme souvent ce qu'on te propose en présent que tu t'obliges d'accepter. Un chien n'a pas le sens du sacrifice. Ils ne sont pas encore à réinitialiser les hommes.Il me fallait maintenant une force plus puissante pour me lever. De la force comme levier de courage dont j'avais besoin. Tu ne t'arraches pas comme ça d'une stupeur découragée quand elle se lie à l'éclatant retour du sommeil sur insomnie. Mes contemplations déshabillées devenaient les chemins d'un labyrinthe de plus en plus opaques et collants, l'envie de dormir me guidait puis soufflait sa torche. J'étais trop loin des bords, piège parfait. Du sur-mesure.Je devais prendre le train. Il fallait que je parte. Je sais qu'il y aura là-bas les maisons qui revivent. En figure de début, en anecdote de parcours. Ces maisons qui offrent une image isolée qu'il faut prendre soin de recoudre dans le courant des choses. Il me faut retrouver l'histoire. La lumière du jour était là. Il était encore très tôt dans la matinée mais il aurait pû tout aussi bien être midi. Des couches de nuages épais sales prenaient toute la place du regard. Pas de clarté, pas de respiration. A travers la fenêtre de la chambre, je ne voyais qu'un immense blanc d'oeil de malade en défaillance hépatique, et posés sous cette cloche vitreuse la campagne à traverser comme une simple feuille de papier. Plat, extra-plat. Ca ne prenait aucune place, et ne s'mposait pas. Depuis quand cela avait-il commencé. Qu'est-ce qui meurt toujours en premier pour se retrouver à être le dernier à ne pouvoir mourir. On y aurait pas survécu. On n'y survivra pas, justement parce-qu'on le peut.

The nerve-racking wrenching came back almost every night. Four o'clock in the morning, eyes aghast to see the vivacity of the sleepwalking pains. These are pains that don't sleep while you sleep. They wander and dig a story, yours in the fall, all around you. Something enjoyed to cut the forgetting's throat, and to enervate it bared. Everything becomes disorganized and reverses into the pain. The desolation shatters me, and lets me here, humiliated by the absence.Night was not any more, nor its premeditated killing. And the bedroom gave me back my sleep. The cowardice often turns what is proposed into a present that you force yourself to accept. A dog has not the renouncing interest. They are not yet to reboot the Men without the sense of sacrifice.I needed now a more powerful strenght to get up. A force like a pluck lever I needed. You don't pull yourself out from a daunted stupor when it unites with the brilliant sleep's comeback after an insomnia. My undressed contemplations became some tracks of a maze more an more sticky and opaque, the urge to sleep led me then blew its torch. I was too far away from the banks, perfect trap. Custom-built.I had to take my train. I had to leave. I know that there will be there the houses that live again. In figure of start, in anecdotes of run. These houses giving an isolated image that you must mind to sew up in the course of things. Houses habiting the time, and soothing the one that you don't bear any more. I need to find the story again. The daylight was there now. It was still very early in the morning but it could have been noon as well. Layers of clouds, thick dirty, yellow as the fingers of a smoker, took all the place in the sight. No clarity, no breathing. Through the bedroom's window, I only saw a huge white of eye of a patient in kidney failure, and put under this dingy dome the countryside to cross like a simple sheet of paper. Flat, extra-flat. It did not take any place, did not make its presence felt.Since when it had started. What does die always in first to be finally the last one to not to be able to die.We would not have lived through it. We will not live through it, because we can.

jeudi 30 juillet 2009

samedi 25 juillet 2009

Berlin

Dehors crachent les sémaphores.
J'aimerais te mêler à l'aube infini
Mes nuits sous serre me blessent
Tu prends les airs du silence
Mais dehors,
Donne moi si tel est le prix.